"La séquestrée" de Charlotte Gilman

Publié le par Du soleil sur la page



Editions Phebus Libretto, 89 pages

Née en 1860, petite nièce de Harriet Beecher Stowe, auteure de "La case de l'oncle Tom", contemporaine d'Edith Wharton et d'Henry James, Charlotte Perkins Gilman va très vite basculer dans l'imaginaire pour combler le manque affectif familial et les nombreux déménagements qui la privent d'amies.
Entre une mère divorcée et despotique qui l'empêche d'écrire et un mari médecin qui a une forte emprise sur elle, elle aspirera à l'indépendance et sera l'une des premières feministes de l'Amérique moderne.
Dès le début de son mariage et plus tard, à la suite de la naissance de son unique enfant, elle fera de graves dépressions. Les femmes de cette Amérique de la fin du XIXème siècle sont à la botte des hommes. C'est une société patriarcale et puritaine. Non seulement détruites par eux, elles sont aussi soignées par eux !...

La sequestrée, c'est une nouvelle de 40 pages ,troubles et violentes ,qui dissèquent les névroses de la femme au foyer qui ne peut exister par elle même. Le récit démontre l'absurdité et l'inefficacité des méthodes de soins apportées aux malades...cette séquestration forcée qui ne soigne, en fait, que les femmes surmenées ou simplement dégouttées de leur vie matérielle.

Ces méthodes ont été instaurés par un neurologue internationalement connu, le Dr Silas Weir Mitchell...

«Un tableau terrifiant de la femme comme esclave bourgeoise dans la société victorienne.»
Fabrice GABRIEL/ LES INROCKUPTIBLES

«La Séquestrée (1891) est un joyau méconnu de la nouvelle américaine, à la frontière du fantastique et de la psychanalyse.» Christophe MERCIER / LE POINT


Ce livre fut tout d'abord connu sous le titre "The yellow paper" et sortit en 1891 et appuie le récit de Maggie O'Farrell.

"« Il y a un détail frappant concernant ce papier peint que je suis seule, semble-t-il, à discerner : il change avec la lumière. Quand le soleil se lève et transperce les vitres (je guette toujours le premier rayon qui pénètre, long et droit) le papier change avec une telle rapidité que j’en suis ahurie. C’est pourquoi je ne cesse de le guetter. Dans l’état lunaire - quand elle est haute, la lune éclaire la pièce entière toute la nuit -, le papier devient méconnaissable. La nuit, peu importe l’éclairage, à la lumière du crépuscule, des bougies, de la lampe, et surtout de la lune, on croit voir surgir des barreaux. »

Merci à Lily !

Note: 4,5/5

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L
Oui c'est un très beau petit livre...<br /> Je découvre ton blog avec beaucoup de plaisir, bravo :))
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