"Les disparues de Vancouver" d'Elise Fontenaille

Publié le par Du soleil sur la page

 

  "Et voilà, une fois de plus c'est Noël. Cette année j'ai le regret de vous annoncer qu'il n'y aura pas d'arbre, pas de décoration, pas de dinde farcie pour le dîner. Le blues s'amplifie à chacun de mes souffles, le vide en moi grandit, il prend toute la place...Je sais que je n'en ai plus pour longtemps, je sais que bientôt, je vais disparaître. Ce soir je le ressens plus fort que jamais, déjà, je ne suis plus qu'une ombre...Est-ce qu'ils se souviendront seulement de moi, quand je ne serai plus là, les autres, leur vie continuera-t-elle comme avant? Leurs yeux verseront-ils des larmes, le jour où ils me diront adieu...."

 

Sarah J. de Vries

Editions Grasset, 193 pages, 2010

 

 

Tout est parti de la disparition de Sarah Jean de Vries, jeune métisse noire-indienne, née en 1969, adoptée onze mois plus tard par une famille blanche aisée de Vancouver, les de Vries. Elle a reçu une trés bonne éducation mais a mal géré le racisme auquel elle était confrontée . A l'adolescence, alors que le couple de Vries bat de l'aile, elle commence à se droguer, quitte la maison et se prostitue dans le Downtown Eastside pour se payer ses doses d'héroïne. Droguée, atteinte du Sida, elle sait que sa survie ne tient qu'à un fil et pourtant, elle aura eu deux enfants , élevés par Pat de Vries, la grand mère, avant de disparaître en 1998.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elise Fontenaille retrace l'affaire comme un documentaire . Partant d'une commémoration dans Crab Park qui longe le port de Vancouver , organisée par les proches des disparues dont Pat( la mère) et Maggie (la soeur) de Vries...une plaque sur un banc...des noms de jeunes femmes ...nous sommes le 12 Mai 1999...Sarah J. aurait eu 30 ans, ce jour là.

 

Parmi les intervenants, il y a Wayne Leng, un ami de Sarah. Depuis qu'elle a disparu, il a créé un site internet , Missing, et tente de faire la jonction entre "les filles" et la police. Sans relâche, il bouscule le laxisme de cette dernière, est en relation avec un criminologue, Kim Rossmo qui sera vite écarté. Pour les autorités, ce sont seulement des junkies, des indiennes, des moins que rien qui l'ont bien cherché! Mais Wayne Leng poursuit le combat car les filles ne cessent de disparaître de façon exponentielle.

 

Sarah Jean , même si elle a du sang noir et indien,  a été éduquée par des blancs et cette famille ne va pas laisser tomber. Ils ne pourront pas la sauver mais ils permettront l'arrestation du coupable.

 

Après des mois et des années de bataille, l'administration de la ville va finir par se pencher sur le sort de toutes ces femmes...dommage d'attendre si longtemps alors que le nom du serial-killer était déjà murmuré dés le début.

Cinq ans entre la disparition de Sarah et l'arrestation de Robert William Picton...c'est scandaleux...d'autant que d'autres filles disparaissent encore...

 

 

Robert William Picton est un riche fermier, à l'allure inquiétante, dont le frère David possède un restaurant à proximité. On  y sert  du porc de la ferme ,y  reçoit des groupes tout aussi inquiétants qui gèrent la ville comme les Hell's Angels...Pendant vingt ans, Picton va sévir aux yeux de tous, endormant chacun par des "dons", sans être jamais mis sous surveillance....

 

Racisme, pouvoir de l'argent, incompétence judiciaire, la ville de Vancouver est montrée du doigt alors que commencent les Jeux Olympiques d'Hiver de 2010...part d'ombre sur tapis bllanc...le plus grand serial killer du Canada , des morts atroces et je ne vous dis pas la suite...une révélation passionnante que j'ai prolongé en me rendant sur cette page:

 

http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/enjeux/niveau2_14079.shtml

 

...vous pourrez y entendre le reportage diffusé à l'époque.

 

 

 

En supplément , le témoignage de Sarah Jean de Vries Junior (Jeanie), la fille de Sarah Jean Senior, âgée de 19 ans....émouvant. 

 

 

J'ai trouvé ce livre chez Yvon, voici son commentaire: terrifiant 

 

 

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