"La femme de l'allemand" de Marie Sizun

Publié le par Du soleil sur la page


Editions Arléa, 2007, 242 pages.

Quatrième de couverture

Le monde de la petite Marion vacille. Elle aime sa mère, Fanny, mais une dissonance s'installe dans leur relation. Une voix un peu trop haute, des emportements inexplicables, un silence embarrassé à propos de ce père allemand dont Marion ne sait rien ou presque. Avec le temps, Marion apprend : Fanny est maniaco-dépressive. Les rôles s'inversent alors. L'adolescente endosse cette raison qui doucement quitte sa mère. Elle la protège, la couvre en taisant ses excès. Mais l'amour ne suffit pas pour terrasser la folie.

C'était le dernier livre qui manquait à ma collection "Marie Sizun". Après avoir lu Jeux croisés, je suis revenue en arrière avec son tout premier roman Le père de la petite.

Lu dans cet ordre, "La femme de L'allemand"  parait comme une continuité...ou du moins, je soupçonne un lien entre ces deux histoires qui a du mal à sortir...il y a toujours ce couple fusionnel mère-fille. La guerre est en arrière plan, responsable des faits. Un père absent. Un mystère autour de son existence. Qui est-il? Est-il mort? Une trés jeune mère, psychologiquement blessée, malade. Cette fois encore, la présence d'une femme pour la soutenir dans cette traversée du désert. Cette fois, ce sera Tante Elisa. Il y aura aussi le Docteur Attal. Aucun contact entre la jeune femme et les autres, pas même avec ses parents si ce n'est par l'intermédiaire de la tante, la vieille fille....pour le bien de Marion.

Marion est très jeune lorsque Fanny, sa mère, fait sa première crise sur une route de campagne.  Internée, l'enfant est emportée chez ses grands parents. Elle les connait un peu puisque tante Elisa vient régulièrement la chercher le dimanche pour aller les voir. La situation parait très vite complexe. Il y a d'un côté, Fanny et Marion, rue Saint Antoine et de l'autre, Mr et Mme D. , avenue de Suffren. Tante Elisa se promène entre les deux , donnant son affection et offrant son support aux deux premières , rapportant des nouvelles aux seconds.

Et puis, il y a le père mort sur le front russe. C'est Fanny qui le dit. Elle dit aussi qu'il était allemand, qu'ils s'aimaient. Etre la femme de l'allemand, c'est lourd de conséquences dans ces années là , être la fille de l'allemand, c'est un poids que Marion portera toute son enfance...parce que de cela, on ne parle pas , on ne peut que le chuchoter...
Pendant que Fanny sombre peu à peu dans sa maladie, Marion est ballottée d'un appartement à l'autre, d'un monde à l'autre...deux mondes qui ne se parlent pas, ne se comprennent pas, plein de rancoeurs, de douleurs et de regrets...deux mondes qui l'aiment malgré tout et la protègent.

Tout au long de ce récit, Marie Sizun emploie le "tu". Elle parle à Marion....à moins que ce ne soit la Marion-adulte  qui parle à la petite fille. Elle lui raconte son histoire, celle d'un amour fou entre une mère et sa fille, assombri et maltraité par la maladie, elle tente d'expliquer son cheminement, son innocence d'abord,  puis sa peur , enfin sa dureté ...Ce n'est qu'à la fin , une fois apaisée, que l'auteure reprend le "Je". 

Fort en émotion, je ne suis pas surprise que ce roman ait reçu le Grand prix des Lectrices de ELLE 2008 , catégorie roman.

J'attends avec impatience le prochain livre de Marie Sizun "Eclats d'enfance"...sortie prévue le 3 septembre 2009!

L'avis de Sylire

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A
Je ne l'ai pas encore lu, mais comme toi, la curiosité de lire le prix de l'an passé, et après avoir aimé "le père de la petite" certaine de l'apprécier ! Bon week-end Annie ! Bises.
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D
<br /> Je suis sûre que tu vas aimer...j'ai eu du plaisir à la retrouver! Bon WE Antigone<br /> <br /> <br />
A
Je devrais recevoir "le père de la petite" en livre voyageur, je verrai si l'auteur me plaît autant qu'à toi.
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D
<br /> J'aurai plaisir à lire ton billet.<br /> <br /> <br />
F
Ce livre est noté en bonne place dans ma LAL et compte bien le lire, reste juste à savoir quand...Bises et bonne semaine Annie, à bientôt !
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D
<br /> Ce n'est pas l'envie qui t'en manque, c'est le temps! Je connais bien le problème!! Bonne semaine à toi aussi, Florinette. Bise.<br /> <br /> <br />
S
J'attends aussi la sortie du prochain et j'espère bien rencontrer de nouveau Marie Sizun pour l'occasion.
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D
<br /> Moi aussi...maintenant, j'ai tout lu d'elle!<br /> <br /> <br />